Les singes au nez retroussé m’ont appris d’importantes leçons de vie (vidéo)

Zuofu Xiang est zoologiste à l’Université de foresterie et de technologie du centre-sud à Changsha, en Chine.

Les recherches du zoologiste Zuofu Xiang en Asie aident les gouvernements à protéger les populations et lui enseignent la valeur de la coopération.

J’étudie le comportement et la conservation de quatre espèces de singes à nez retroussé ( Rhinopithecus spp.) en Chine depuis 2002.

Les singes forment des bandes stables et mixtes de plusieurs centaines de membres, avec deux à cinq femelles adultes pour chaque mâle adulte. Certains mâles non accouplés forment des groupes pour améliorer leurs chances de reproduction. Les jeunes mâles sont expulsés des groupes mixtes pour éviter la consanguinité.

Sur cette photo, j’observe un groupe de singes mâles noirs et blancs à nez retroussé ( R. bieti ) non accouplés dans la réserve naturelle nationale de Baima Xueshan, dans la province chinoise du Yunnan. Il a fallu environ deux ans aux singes pour se sentir à l’aise avec notre présence et se rapprocher de nous.

Mon équipe et moi avons découvert que les mâles non accouplés restaient séparés mais proches des groupes mixtes. De cette façon, ils peuvent s’accoupler avec des femelles lorsqu’un mâle principal résident d’un groupe mixte est temporairement absent.

L’étude de ces singes m’a appris l’importance de la coopération dans ma vie personnelle et professionnelle. Les dirigeants masculins de groupes mixtes unissent leurs forces pour défendre leurs positions et empêcher une prise de contrôle hostile par des singes mâles non accouplés. 

Et les singes femelles allaitent la progéniture les unes des autres pour aider les nourrissons à survivre. J’encourage mes étudiants à faire de même, en se soutenant les uns les autres et en formant des collaborations.

Mes recherches m’ont aidé à informer le gouvernement chinois sur l’état de la population de singes et les menaces auxquelles ils sont confrontés, et à suggérer des idées pour leur conservation. 

Mon équipe et moi avons constaté que les décès de bébés singes augmentaient chaque année en juillet et en août dans la réserve naturelle nationale de Honglaxueshan au Tibet. 

Nous avons appris que c’était à ce moment-là que les agriculteurs recherchaient le très recherché champignon Song Rong ( Tricholoma matsutake ), et qu’ils taquinaient les singes, les faisant se sentir menacés et abandonner leurs bébés. 

Les autorités locales ont utilisé nos informations pour dire aux villageois de laisser les singes tranquilles.

doi : https://doi.org/10.1038/d41586-023-00761-3

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