Dans la zone d’exclusion de la centrale, la Hyla orientalis a changé de couleur pour mieux s’adapter aux radiations, selon des chercheurs espagnols.
Des années après le drame de Tchernobyl, des scientifiques espagnols, qui étudiaient l’influence de cet événement sur la faune et la flore, ont remarqué la présence de grenouilles noires sur les lieux.
Très vite, en analysant leur cri, audible à des kilomètres, les chercheurs ont compris qu’il s’agissait en réalité d’une espèce bien connue : la grenouille arboricole Hyla orientalis.
Seulement voilà, cet amphibien arbore d’habitude une couleur vert pomme. L’espèce aurait donc changé de couleur et ce changement serait dû à l’accident.
« C’est bien l’extraordinaire pression de sélection provoquée par les rayons ionisants qui a dirigé l’évolution des amphibiens du vert vers le noir », rapportent les scientifiques dans la revue Evolutionary Applications .
La mélanine
Pour le démontrer, ils se sont rendus plusieurs fois pendant quatre ans dans la zone rouge et ont recueilli 189 individus venus de 12 localités, à l’intérieur et à l’extérieur du périmètre d’exclusion.
Et le constat est sans appel : plus les grenouilles proviennent de zones fortement irradiées, plus leur peau apparaît sombre.
Et ce sont bien, selon les scientifiques, les rayons ionisants enregistrés dans les mois qui ont suivi le drame qui guident le phénomène, grâce notamment à la mélanine.
Le pigment se retrouve en effet en quantité sur la peau des grenouilles noires qui sont ainsi mieux protégées des expositions aux radiations.
(Source : Sud Ouest)