Quel souvenir gardez-vous de Jacques Chirac ? Son sourire énigmatique, ses longues mains, son côté tellurique ? Certaines personnes avaient connaissance de facettes plus mystérieuses : épris de spiritualité, d’arts premiers, l’ancien président aurait usé à l’occasion de ses dons de magnétiseur…
« La vérité d’un homme, c’est d’abord ce qu’il cache », disait André Malraux. Qui était Jacques Chirac, au-delà de l’image que l’on a de lui ? Le journaliste Arnaud Ardoin dévoile dans son livre(1) les profondeurs d’un être bien plus complexe que ce qu’il donnait à voir.
Le mystère Chirac prend sa source dans ses racines corréziennes. Dans cette nature sauvage, le petit Jacques partage des parties de pêche avec son grand-père. De lui, il hérite ce fluide venu des profondeurs de la terre, et une certaine façon de penser les mystères de la vie…
Jacques Chirac était en quête de spiritualité et s’interrogeait inlassablement sur les questions métaphysiques, les religions et les origines de l’humanité – comme pour conjurer la mort ? Ainsi, le journaliste Pierre Péan rapporte, suite à un entretien (Histoire secrète de la droite, ÉricBranca et Arnaud Folch, éd. Plon, 2016),
» il étudie constamment ce que les Égyptiens pensaient de l’au-delà. Il est fasciné par ces empereurs chinois qui se faisaient enterrr avec tous leurs objets, leurs serviteurs, leurs concubines, pensant qu’ils allaient continuer à vivre après, parce qu’il y avait une autre vie. »
Discret quant à ses prédispositions énergétiques, l’ancien président ne se confiera que très rarement sur le sujet. « Je suis guérisseur », annonce-t-il au journaliste, sans en dire plus. Mais sait-on s’il faisait usage de ses capacités ? Un proche, le chef d’entreprise Pierre Bédier, raconte un événement hors du commun, qui se déroule en 1994. Hospitalisé entre la vie et la mort, on ne donne à l’homme que quelques jours à vivre.
Jacques Chirac le rejoint en toute discrétion, « se colle à son oreille, lui prend la main, l’enveloppe et lui parle une drôle de langue ».
La scène se répète plusieurs jours de suite. Le malade sent alors de l’énergie, il a l’impression que son visiteur convoque « les forces puissantes et occultes ». Il en est persuadé aujourd’hui, sa guérison, il la doit à Jacques Chirac. Le président prenait d’ailleurs soin après chaque visite d’appeler la fille de Pierre Bédier, âgée de onze ans seulement :
« Ne t’inquiète pas, […] j’ai un peu des pouvoirs de marabout, je sais que ton papa va s’en sortir », lui aurait-il dit (entretien avec Pierre Péan, janvier 2016).
Ses capacités se révèlent aussi au contact de sa passion pour les arts premiers. Arnaud Ardoin relate une expérience lors de la biennale des antiquaires, à Paris. Au cours d’une séance photo, le président effleure un animal en bronze. L’auteur commente :
« Sentir l’énergie d’une œuvre grâce à ses mains, en se laissant traverser par la force du créateur, un pouvoir que Jacques Chirac possède, capable de rester de longues minutes à fixer un bronze, à déceler sa musique intérieure, à la sentir vibrer. Une image étrange, aux frontières du mysticisme. »
Que l’homme politique plaise ou non, une chose est certaine, Jacques Chirac avait une richesse intérieure que l’on rencontre trop rarement chez nos politiciens.
(1) Président, la nuit vient de tomber, Arnaud Ardoin, éd. Cherche midi, 2017.
(Source : INREES)