Dans l’archipel de la Nouvelle-Zélande, sur l’île du Nord, deux lieux maoris sacrés attirent encore de nombreux curieux, venus admirer la rencontre entre le Ciel et la Terre.
Le premier site porte un nom repoussant : Hell’s Gate (la porte de l’enfer). À vingt minutes de route du centre-ville de Rotorua, cette réserve géothermique présente un paysage détonnant : geysers, boue bouillonnante, vapeurs, source chaude… une odeur de soufre accompagne les visiteurs qui sillonnent les bassins. Certains sont trop acides pour être touchés.
Les habitants autochtones qui vivent non loin de là depuis plus de sept cents ans racontent que c’est un site sacré maori où les guerriers venaient pour se soigner.
« Au XVIIIe siècle, le tohunga maori (prêtre et guérisseur) Te Unauhu se baignait tous les jours dans les bains de vapeur avec ses adeptes, car il pensait que cela renforcerait ses pouvoirs de divination », raconte la journaliste et auteure Clare Gogerty, spécialiste des lieux sacrés.
Pour les Maoris, le dieu des séismes et des volcans Ruaumoko anime cet endroit. Une jeune femme y aurait perdu la vie, fuyant son mari cruel, donnant le nom de Tikitere à la porte de l’enfer.
Aujourd’hui, un spa a été construit non loin de là, proposant des bains et des soins dans le respect de l’environnement.
Les bains de boue et les eaux chaudes soigneraient l’arthrite et les inflammations, tandis que l’on peut admirer les geysers qui peuvent cracher jusqu’à trois mètres de haut !
Le deuxième lieu sacré est une forêt de kauris, peuplée d’anciennes espèces d’oiseaux et de légendes, c’est la forêt de Waipoua, située à une heure de route de Dargaville.
Les kauris sont des arbres géants considérés comme des trésors sacrés par les autochtones. L’un des arbres célèbres est appelé le Tane Mahuta (le seigneur de la forêt), il aurait entre 1 250 et 2 500 ans et sa première branche trône aujourd’hui à 18 mètres du sol, pour une hauteur globale de 51,2 mètres.
Après avoir été beaucoup déforesté, le site appartient maintenant au peuple Te Roroa et est protégé. À tel point qu’il est interdit de toucher les arbres, qu’il faut laver ses chaussures avant d’entrer sur le site car les visiteurs pourraient apporter des bactéries et des champignons nuisibles.
De nos jours, « les Maoris continuent de chanter la légende des arbres et de raconter leurs histoires », conclut Clare Gogerty, préservant ainsi l’aspect sacré de ceux qui relient Ciel et Terre.
(Source : INREES)