Détesté de son vivant, le mégalomaniaque dictateur roumain Nicolae Ceausescu (1918-1989) est devenu une attraction touristique: après sa maison natale et ses villas, l’endroit où il fut exécuté sera bientôt ouvert au public.
Un premier groupe de touristes suédois est attendu à la caserne de Targoviste quelques jours après l’ouverture du musée, début septembre.
Folie des grandeurs
Plusieurs autres lieux symboliques liés à Ceausescu attirent déjà les touristes. Ainsi, le gigantesque « Palais du peuple » qu’il avait fait bâtir dans les années 1980 après avoir fait raser l’un des plus beaux quartiers du centre historique de Bucarest. Emblème de la folie des grandeurs de celui qui aimait se faire appeler le « génie des Carpates » et deuxième bâtiment le plus grand au monde après le Pentagone, ce palais est aujourd’hui la première destination pour les touristes visitant la capitale.
En 2012, plus de 144.000 en ont franchi les portes, dont 110.000 étrangers. A l’époque, 40.000 personnes avaient dû être délogées pour laisser place à cette construction de 350.000 m2 habitables, à un moment où les Roumains souffraient de pénuries alimentaires et de coupures de courant.
Pour Lucia Morariu, présidente de l’Association des voyagistes roumains, transformer Ceausescu en « marque touristique » n’est pas une bonne idée. « Pourquoi encourager les nostalgiques? » dit-elle à l’AFP, soulignant que la Roumanie dispose d’atouts naturels exceptionnels dont le delta du Danube, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, et la réserve naturelle des Retezat, au coeur des Carpates.
Traian Badulescu, consultant en tourisme, estime au contraire que la Roumanie « doit maximiser ses recettes touristiques, y compris en mettant en valeur son histoire ». « Qu’on le veuille ou pas, Ceausescu a mis son empreinte sur l’histoire de la Roumanie et il y a beaucoup de touristes qui veulent suivre ses traces », dit-il.
Le dictateur avait mis en place un culte de la personnalité sans équivalent en Europe de l’Est: pour son anniversaire, toutes les entreprises du pays et leurs salariés devaient envoyer des lettres de félicitations remplies d’éloges.
A Scornicesti, ville poussiéreuse du sud, nombreux sont ceux aujourd’hui qui arrêtent leur voiture devant la petite maison en torchis où Ceausescu est né en 1918. Parfaitement conservée, avec son sol en terre, sans électricité ni eau courante, la maison est parfois ouverte au public par le neveu de Ceausescu, Emil Barbulescu, qui vit à côté.
Se félicitant de l’intérêt des touristes pour cette demeure modeste devant laquelle un buste de Ceausescu a été installé en 2010, M. Barbulescu, ex-redouté chef de la milice communiste de la région, reste nostalgique du « bon vieux temps ». Selon lui, « des pas ont été faits pour rétablir la vérité » sur son oncle. « L’Histoire le remettra à la place qu’il mérite », assure M. Barbulescu à l’AFP.
Heureuses de trouver la porte ouverte, deux élégantes quinquagénaires bucarestoises affirment être venues « par respect et pour se sentir plus proches » du « Conducator ». Venu lui aussi visiter la maison natale de Ceausescu, Ioan Donga, haut fonctionnaire public sous le communisme, indique lui, comme la plupart des Roumains, n’éprouver « aucun regret » pour le dictateur. « Il y avait trop de restrictions », dit-il, même si sa propre famille « ne manquait de rien » à l’époque. Mais l’exécution de Ceausescu reste une plaie ouverte: « Il méritait bien d’être fusillé mais ce n’est pas comme ça qu’il fallait procéder », dit-il.
(Source : AFP)
Si la vidéo ne fonctionne pas cliquez ici
Ce couple de criminels ne méritent pas tant d’honneur.. il faut de tout pour faire un monde.
On ne peut pas voir la vidéo! belle journée